06.08.2016
Sur la photo l’action d’extraction des reliques des martyrs du génocide dans le cimetière collectif des Arméniens au désert de Deir ez-Zor. Dans la fosse, Haroutyoun Hovakimyan, à gauche l’aubergiste Mourad Gltchyan. À l’arrière-plan, est le sonneur de l’église Sainte-Hripsimeh de Deir ez-Zor et un ouvrier non identifié. Déterrer
La photo est faite par le photographe Onik (le nom de famille inconnu) en 1938.
Le Catholicos de la Grande Maison de Cilicie Sahak Khapayan II, l’ancien patriarche de Constantinople l’archevêque Zaven, le patriarche de Jérusalem l’archevêque Mesrop Nchanian, le vicaire de l’église de Cilicie l’archevêque Petros Sarajian, lors de la réunion de 15 août 1938 ont pris la décision de construire un monument dédié à la mémoire des victimes du génocide dans la cour du Catholicossat d’Antélias pour y mettre les reliques des victimes du génocide des Arméniens.
La responsabilité de rassemblement des ossements était confiée à Haroutyoun Hovakimyan de Hadjn, qui de 1927 à 1935 a parcouru le désert syrien en recherchant les orphelins arméniens et connaissait bien la région. Mme Satenik Haykyan l’a accompagné vers l’endroit de Deir ez-Zor, où en 1915, à l’ordre du vali Zeki étaient assassinés: le chef spirituel de Zeytoun, Hovhannes Ts. Vardapet Garanfilyan, l’un des hommes éminents de Kilis Toros Charlassyan, le directeur de la Banque allemande d’Ayntap Levon Sahakyan et d’autres.
H. Hovakimian, l’aubergiste Murat Gltchyan de Deir ez-Zor, le sonneur de cloches d’église Sainte-Hripsimée de Deir ez-Zor et un ouvrier ont fait sortir une partie de reliques de la fosse. Ils ont aussi ramassé une partie d’ossements des enfants arméniens, martyrisés près du pont de Deir ez-Zor.
En les assemblant avec celles retrouvées d’autres endroits de massacres de masse, Sheddade et Margadeits, en trois boîtes, Haroutyoun Hovakimian les a transportées à Antélias et a remis au Catholicossat de Cilicie.
Les reliques ont été enterrées plus tard dans l’église de Résurrection des Saintes de Deir ez-Zor.
«L'homme devait avoir un cœur de pierre et de la raison froide pour descendre sans larmes et sans affolement dans cette fosse commune, où il me semblait que j’entendais encore les appels de vengeance, les plaintes contre le dérangement de leur repos, et parfois, les murmures de bénédictions que les vivants se souvenaient d’eux».
L’extrait des mémoires de Haroutyoun
La source de la photo: collection des Archives nationales d'Arménie
Du livre 100 histoires de photo sur le Génocide des Arméniens