LYCÉE ARAMIAN ; PROGRESSER ET SERVIR
L’ACTIVITÉ ET LA MISSION
Dans la réalité arménienne occidentale, une attention particulière a été accordée au développement de l’éducation et à la création d’établissements éducatifs et culturels.
Jusqu'au premier trimestre du XIXème siècle, il n'y avait pas d'école dans les lieux peuplés d’Arméniens de Sébastia. Au lieu des écoles, il y avait des séminaires rattachés aux églises, où des clercs enseignaient et apprenaient à lire et à écrire dans le but de faire des disciples des prêtres.
Après avoir appris à lire et à écrire, les disciples étudiaient à la fois le psaume et le Narek. Au mieux, on enseignait quatre pratiques arithmétiques, des connaissances religieuses et de la musique religieuse.
En 1860, la Constitution nationale donna un nouvel élan au renouveau de l'éducation.
Le lycée Aramian de Sébastia se distingue par ses activités. En 1889, la construction du lycée Aramian commence. Initialement, il a été décidé d'appeler l'école Araratian en l'honneur des Arméniens de l'Est qui ont fourni un soutien matériel pour la construction du lycée. Cependant, afin de ne pas susciter une nouvelle animosité parmi les Turcs, il a été décidé de l'appeler "Aramian".
En 1893-1894 la construction du lycée est terminée.
En 1895 les cours commencent où 500 filles et garçons faisaient leurs études. Dans un numéro du quotidien Andranik daté de 1910 est mentionné: "Sébastia eut un magnifique château dans une grande cour avec doubles escaliers et pièces lumineuses."
Le premier étage de l'immeuble à deux étages était occupé par les disciples du lycée Hripsimé.
Le lycée Aramian avait une durée scolaire secondaire et supérieure de neuf ans. Jusqu'en 3e année, c’était considéré comme secondaire et à partir de la 4e année, on recevait une éducation supérieure.
Le programme d'études du lycée était varié. De la première à la cinquième année, on étudiait la langue arménienne, l'arithmétique, puis le
grabar (l’ancien arménien).
À partir de la cinquième année, le programme comprenait la logique, les sciences naturelles, l'histoire de l'Arménie, la religion et l'histoire de l'église. En sixième année, on étudiait l'algèbre, en septième année, le français, le turc, la géométrie et la cosmologie, ainsi que l’hygiène, l'économie et le dessin. Outre les disciplines mentionnées, on étudiait aussi le chant si on le souhaitait.
Les directeurs du lycée Aramian étaient Hovhannès Torikian (1896-1903), Karapet Khatchaterian (1903-1906), Artachès Aïvazian (1906-1908) et Chavarche Vardapet Sahakian (1908-1915).
En septembre 1909, à l’invitation de l’archimandrite Chavarche Sahakian, Daniel Varoujan est invité à l’école Aramian pour enseigner le français et l’arménien. Aux côtés du grand intellectuel, il y avait un enseignant d'histoire et de géographie, un arménologue, le poète Mihran Ispirian, un enseignant de français, Karapet Gapikian, un enseignant d'arithmétique, Mihran Tchugazian et d'autres.
Après la proclamation de la Constitution ottomane, les œuvres théâtrales ont commencé à fleurir au premier étage du lycée Aramian.
"Samvel" de Raffi a été mis en scène et "L’aigle d’Avaraïr" à l’encontre de la fête de Vardanants.
En 1903, le lycée était censé avoir ses premiers diplômés d'ici la fin de l'année, mais le conseil d’études recommanda qu'il soit un an de plus pour élever le niveau du lycée.
Enfin, en 1904, le lycée Aramian compte ses premiers diplômés. La cérémonie de clôture s'est déroulée dans la cour de l'église. La devise des anciens élèves était "PROGRESSER ET SERVIR" sur leur photo de graduation.
Le niveau d'instruction du lycée Aramian était très élevé et les meilleurs diplômés poursuivaient leurs études dans les écoles de médecine, de droit et militaires de Constantinople, et certains fréquentaient des collèges et des universités.
La politique génocidaire de l'Empire ottoman consistait également à détruire des écoles arméniennes et à persécuter et massacrer des intellectuels arméniens. Le lycée Aramian n’a pas été exempt des massacres du gouvernement turc de 1915.
Les élèves du lycée Aramian étaient Roubèn Grigor Ter-Ghazarian et Hovhannès Grigor Teli-Ghazarian, qui ont été arrêtés et tués par les Turcs en 1915.
Christiné Nadjarian
Chef du département des programmes éducatifs
Le lycée "Aramian" de Sébastia
Photo en groupe des diplômés du lycée "Aramian " de Sébastia, 1906
Les diplômés et les enseignants du lycée "Aramian " de Sébastia, 1907
Les professeurs du lycée "Aramian ", Sébastia, 1909
Les tuteurs, les enseignants et les diplômés du lycée "Aramian ", 1909
Les élèves de l’école primaire du lycée "Aramian", Sébastia
Daniel Varoujan et Krp. Parsamian, Sébastia, 1910
Les diplômés du lycée "Aramian ", 1910
Rang A, de gauche : enseignants G.Kirakossian, N.Avaz, K.Gabikian, H.Baloutsian, Chavarche Spr. Vardapet Sahakian (inspecteur), D.Varoujan, Kh.Kertotian, L.Gassartchian
Rang B : M.Tchatertchian, J.Saraytiarian, V.Ekanian, T.Polatian, J.Tchékémian, A.Patriarkian (A.Patrik),A.Tchoukasezian
Rang C: Kh.Petketchian, E.Abgarian, T.Mazmanian, L.Minassian, A.Kotochian
Les enseignants et les diplômés du lycée "Aramian " avec la devise "Progresser, aimer, offrir ", 1912
L’orchestre du lycée "Aramian " de Sébastia, 1913
Les diplômés du lycée "Aramian ", Sébastia, 1914
L’atelier du lycée "Aramian " de Sébastia
Les 12 enseignants et les 17 diplômés du lycée "Aramian" de Sébastia