15.12.2022


Sourèn Manoukian, chef du Département V. Dadryan des études comparatives sur les génocides, participait, lui aussi au 4e Forum mondial « Contre le crime de génocide ». Il a présidé la présentation du livre « Death from Discrimination » de Melanie O'Brien, présidente de l'Association internationale des chercheurs de génocides. Ci-dessous, nous présentons le discours de Sourèn Manoukian lors de la session mentionnée.

« Il y a plusieurs années, je suis tombé sur un article qui m'a juste choqué ; l'auteur est Henry H. Hatenbagh, fondateur-rédacteur en chef de l'un des principaux magazines étudiant les génocides, "Journal of Genocide Research".

L'auteur a écrit sur une situation où en 1994 une conférence sur l'Holocauste se tenait en Floride, mais pas un mot n'a été dit sur les appels à l'aide venant du Rwanda. Dix ans plus tard, en avril 2004, lors d'une autre conférence dans la capitale du Rwanda, Kigali, les participants n'ont pas mentionné le génocide en cours au Soudan. Dans de nombreux forums, nous menons nos conversations et nos discussions uniquement sur la base de la tragédie du passé. Nous ne faisons rien d'autre en ignorant les crimes génocidaires en cours. Nous répétons les appels condamnatoires et préventifs « Plus jamais ça », « Plus de génocide » après chaque réalité génocidaire. Mais cela se reproduit. La même chose peut être faite en Artsakh (Nagorno Karabakh). Nous discutons maintenant de questions liées au crime de génocide, et en même temps, l'Azerbaïdjan bloque la route qui relie l'Artsakh à l'Arménie, jouant un rôle humanitaire. Aucune nourriture, aucun médicament ou autre article ne peut atteindre l'Artsakh. Personne ne peut passer par là.

Et je veux vous lancer un appel, demandant, ou exigeant, ou suggérant, essayons d'empêcher le génocide cette fois. Soyons proactifs, pas seulement réactifs. Soyons actifs aujourd'hui dans le sens de ne pas étudier le cas de l'Artsakh comme un cas accompli de génocide des années plus tard.

Discutons de cette question ici... et lorsque nous irons à notre travail quotidien après la fin du Forum mondial, faisons quelque chose pour que le peuple d'Artsakh puisse continuer à vivre sur ses terres ancestrales. »