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Actualités

MÉMOIRES DU GÉNOCIDE. LA VIE DE LA FAMILLE YAGHOIBIAN. SÉBASTIA.
L'unique survivante du convoi…


22.06.2022


Le mémoire "Mémoires du génocide" de Haykanouche Petros Yaghoubian, survivante du génocide des Arméniens est également conservé dans les archives du Musée-Institut de génocide des Arméniens. Les souvenirs de Haykanouche, originaire de Sébastia, ont été écrits par sa fille, Alissa Hambardzoum Gabriélian, sur la base de ce que sa mère lui a dit. Le mémoire est comme un journal, bien que les dates soient marquées du premier, du deuxième et des jours suivants jusqu'au 16.

Le témoin survivant du génocide des Arméniens a décrit ses sentiments et les événements. C'est assez intéressant d'un point de vue source, principalement avec les détails des difficultés de l'exil, qui viennent compléter et réaffirmer les témoignages de milliers de rescapés arméniens, selon lesquels les autorités turques ont perpétré le génocide des Arméniens d'après un plan prémédité d'avance.

Haykanouche Yaghoubian est née en décembre 1899. Elle était un nouveau-né lorsque les Turcs ont ordonné l'extermination des Arméniens de Sébastia. La connaissance du grand-père, le Turc, a accepté de les cacher dans sa maison en échange de la ceinture en or et la coiffe en or de sa grand-mère. Après trois jours de famine, le danger passé, il les a chassés de son domicile.

L'histoire de l'auteur d'aller à l'école est intéressante : des garçons turcs ont attaquaient, battaient les enfants arméniens et arrachaient leurs livres.

L'auteur présente les mémoires de 1915 séparément ; avant l'exode sont morts son père et ses frères du choléra.

L'auteur se souvient qu'elle avait déjà terminé la quatrième année quand il y avait des rumeurs dans la ville selon lesquelles les Turcs devraient exiler les Arméniens. L'auteur se rappelle qu'il n'y avait plus eu d'homme arménien dans la ville pendant un mois, car ils avaient tous été tués par les Turcs, tout en constatant que le sang coulait dans le ruisseau devant leur maison. À ce moment-là, Haykanouche jure qu'après son retour dans son lieu de naissance, elle boira certainement de l'eau de ce ruisseau, mais, hélas !

L'auteur présente les histoires de déportation de 1915 par des jours.

Les événements du premier jour commencent lorsque les Turcs arrêtent les chariots devant la porte, annonçant que les Arméniens devaient n'emporter que des vêtements avec eux, car ils reviendraient dans trois jours. Les Turcs expulsent de force les habitants de la ville, les charrettes reviennent le soir et ils sont laissés seuls.

Dans les événements du deuxième jour, elle mentionne comment ils commencent à marcher vers l'inconnu, tout le monde a été obligé de marcher en rang, les femmes ont été obligées de se déshabiller.

Le troisième jour, la faim est devenue insupportable, la tante a dû laisser son enfant d'un an sur la route, car elle ne pouvait plus le garder.

Le quatrième jour, l'enfant de trois ans de la tante meurt de soif et tout le monde se félicite qu'il ne soit pas tombé dans les mains d'un Turc.

Au cinquième jour, la mère n'a plus la force de marcher et conseille aux filles de faire attention à ce que les Turcs ne les enlèvent pas.

Le sixième jour, les deux sœurs continuent de marcher avec les femmes et les enfants.

Le septième jour elle décrit comment des jeunes filles se sont jetées dans l'Euphrate.

Le huitième jour, un Turc veut enlever sa sœur, mais celle-ci résiste. Il y a une agitation, le policier turc accompagnant le convoi intervient, à la suite de quoi sa sœur est blessée au front avec une arme à feu.

Le neuvième jour, elles rencontrent un puits, essaient de sauter dans le puits et se suicider, mais elles ne réussissent pas à le faire, car le puits n'était pas profond.

Le dixième jour, la blessure au front de sa sœur s'aggrave et elle meurt.

Dans les événements du onzième jour, elle se souvient que devant tout le monde, une femme enceinte a été éventrée et le nouveau-né a été jeté.

Pendant les douze à treize jours suivants, Haykanouche marche, témoin de nombreuses atrocités.

Le quatorzième jour, à quatre pattes, ils atteignent à peine une hutte, où meurt la dernière vieille femme marchant avec elle.

Le quinzième jour, un Turc a rencontré Haykanouche, l’a ramené chez lui et lui proposa de l'épouser. Elle passe la nuit dans une maison turque.

Le seizième jour, ils l'envoient chercher de l'eau au puits et elle s'avère qu'elle a atteint Ourfa. Près de la source, il rencontre une femme enceinte qui lui propose de s'occuper de son futur enfant. Haykanouche accepte et s'occupe de cet enfant pendant sept ans.

En 1922, lorsque des femmes et des filles arméniennes étaient libérées des foyers musulmans, Haykanouche a demandé l'aide aux Allemands, et avec leur soutien, elle a déménagé à Alep, où elle s'est mariée et a fondé une famille.

Le bol que Haykanouche a apporté avec elle en Arménie est symbolique, comme en témoigne sa fille. Elle avait toujours un bol avec elle pour prendre de l'eau et une étoffe, de sorte que lorsqu'ils voyaient de l'eau, ils pouvaient en prendre avec l'étoffe, la filtrer et la boire à nouveau.

Les mémoires de Haykanouche Yaghoubian sont uniques dans leur style de journal, l'auteur présente les événements de manière claire et brève. C'est le témoignage du parcours des Arméniens de Sébastia, en particulier, de la seule survivante de leur convoi.

5ème jour.
Affamé et assoiffé à nouveau, pieds nus, nous étions forcés de marcher et courir, si quelqu'un ne pouvait plus s'avancer, il était tué sur place. Ma grand-mère ne pouvait marcher non plus, elle a trouvé un trou sur le chemin, s'est assise et a dit aux filles de partir et d'être alertes pour ne pas se retrouver parmi les Turcs.
Les Turcs tiraient les cheveux de ma tante et l'emmenaient pour la violer. Ma grand-mère a trouvé un morceau de fer et a coupé ses cheveux d'une manière ou d'une autre pour que les Turcs ne l'arrachent pas de ses cheveux et ne l'enlèvent pas. Ainsi, au 5ème jour, il reste 2 sœurs.




Nariné Margarian
Secrétaire scientifique de la Fondation MIGA, candidate ès sciences historiques.






Panorama de Sébastia
Musée-Institut de génocide des Arméniens



Carte postale ; Sébastia
Musée-Institut de génocide des Arméniens



Panorama d'Ourfa
Musée-Institut de génocide des Arméniens



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