Le 105e anniversaire du génocide des Arméniens touche à sa fin. Tôt ce matin, les dirigeants de la République d'Arménie ont rendu hommage à la mémoire des victimes du génocide des Arméniens.
Le président de la RA, Armèn Sarkissian, le Premier ministre de la RA, Nikol Pachinian, ainsi que son épouse Anna Hakobian, le président de l'Assemblée nationale de la RA, Ararat Mirzoïan et son épouse Gohar Abadjian, le Catholicos de tous les Arméniens Garéguine II accompagné des confrères d'Etchmiadzine et le président de la République d'Artsakh, Arayik Haroutunian ont rendu hommage à la mémoire des victimes au Mémorial du génocide des Arméniens. Les hommes d'État et le chef spirituel ont déposé des gerbes de fleurs au monument aux victimes du génocide des Arméniens, puis des fleurs à la flamme éternelle. L'intercession des saints martyrs du génocide des Arméniens a été présidée par le Catholicos.
Le Premier ministre de la République d'Arménie Pachinian a délivré un message des hauteurs de Tsitsernakaberd, dans lequel il est particulièrement dit :
« Cher peuple,
Citoyens fiers de la République d’Arménie,
Citoyens fiers de la République d’Artshakh
Arméniens fiers de la Diaspora !
Aujourd’hui, le 24 avril 2020, c’est le 105ème anniversaire du génocide des Arméniens. La politique anti-arménienne pendant de nombreuses années de la Turquie ottomane a culminé en 1915, sous le gouvernement de Jeunes Turcs.
À la suite du génocide commis par la décision de l'État pendant des années, l'Arménie occidentale a été complètement vidée des Arméniens. 1,5 million de nos compatriotes ont été tués, des centaines de milliers d'Arméniens sont devenus des réfugiés, privés du droit de vivre dans leur patrie historique.
À cause du génocide des Arméniens, le peuple arménien a non seulement subi d'énormes pertes humaines, mais a également été soumis à la déportation et au génocide culturel. La perte du patrimoine spirituel et religieux de notre peuple était irréparable, ses dégâts matériels étaient énormes. Le génocide arménien commis par l'Empire ottoman était un crime non seulement contre l'identité de notre peuple, mais aussi contre toute la civilisation humaine.
Et le 24 avril 1915 est devenu le symbole le plus fort de tout ce processus, car des centaines d'intellectuels arméniens, de personnalités religieuses et politiques ont été arrêtés, exilés, tués ou disparus ce jour-là sur ordre du gouvernement de Jeunes Turcs.
Depuis 55 ans, le 24 avril, nous commémorons les victimes du génocide des Arméniens. La première fois, c'était en 1965, lorsque des milliers d'Arméniens dans la capitale, Erevan, ont eu l'occasion de célébrer un événement commémoratif de masse ce jour-là. Et cela est lié non seulement à la "période de réchauffement" en Union soviétique, mais aussi au fait qu'en 1946-1949, environ cent mille Arméniens, principalement des descendants des victimes du génocide des Arméniens, ont été rapatriés en Arménie et sont devenus partie intégrante de l'Arménie soviétique ranimant ici leur douleur cachée, mémoire et nostalgie.
Les autorités de l'Arménie soviétique ont décidé de déclarer le 24 avril jour de commémoration des victimes du génocide et de construire un Mémorial pour les victimes du génocide à Tsitsernakaberd. Et ce monument majestueux est devenu l'un des symboles les plus éloquents de l'éternité de notre peuple.
Dans le même temps, un mouvement pour la reconnaissance du génocide des Arméniens a commencé dans les colonies de la diaspora arménienne. Ce mouvement, qui est dirigé avec abnégation par des structures politiques et sociales de la diaspora depuis des décennies, a été couronné de succès dans de nombreux pays grâce à ses efforts inlassables et conséquents.
Le génocide des Arméniens a été officiellement reconnu par 30 pays à travers le monde, et nous remercions tous les États, les organisations internationales et les chefs religieux et laïques qui expriment leur solidarité avec le peuple arménien et reconnaissent et condamnent le génocide des Arméniens.
Chers compatriotes,
Aujourd'hui, les enfants de notre peuple aux quatre coins du monde commémorent les victimes innocentes du génocide des Arméniens. Pourquoi nos sentiments ne s’éteignent-ils pas après un siècle et la lampe de la mémoire brûle-t-elle encore plus fort dans nos cœurs?
La réponse est simple. Plus d'un siècle s'est écoulé, mais les conséquences du génocide n'ont pas été éliminées. À ce jour, la Turquie n’a pas eu de regret et ne s'est pas excusée de cet incident. C'est pourquoi nous déclarons aujourd'hui que nous nous souvenons et exigeons.
Dans le même temps, nous considérons la reconnaissance du génocide des Arméniens non seulement comme une question de l’ordre du jour national, mais aussi de l'ordre du jour universel, car le 24 avril n'est pas seulement une journée d'encens pour nos innocentes victimes, mais aussi une journée de dénoncer le crime majeur contre l'humanité, les actes génocidaires, c’est le jour de l'appel à la lutte pour la sobriété et contre le négationnisme, le jour de la réaffirmation de la responsabilité des États de protéger l'humanité du génocide et d'autres crimes graves.
Et pourtant, le 24 avril est, avant tout, l'occasion la plus convaincante de penser au passé et à l'avenir de notre nation, le moment le plus propice pour la reconnaissance de soi, l'appréciation de nos forces et de nos activités.
Alors, quel devrait être notre déduction du 24 avril?
Premier : en 1915, le gouvernement de Jeunes Turcs a condamné à mort le peuple arménien. Toutes les forces se sont mobilisées à accomplir ce verdict. Le verdict a été accompli pour un million et demi d’Arméniens, mais on n’a pas réussi à détruire tout le peuple.
Nos un million et demi de martyrs canonisés ont donc renforcé notre volonté de vivre, de créer, de renforcer, de nous souvenir et d'exiger, et le peuple arménien vaincu la mort.
La deuxième déduction, tout aussi importante, est la suivante : les défis posés à notre peuple au début du siècle dernier existent toujours. Et le seul moyen et le moyen d'échapper efficacement à ces défis, mais d'y résister, c'est un État fort, une Arménie prête à faire face à toutes les menaces à la sécurité.
Oui, nous ne devons ménager aucun effort pour instaurer une paix durable et stable dans la région, pour résoudre tous les différends et conflits sur la base du respect mutuel, par la négociation et par des moyens pacifiques.
Oui, nous ne devons ménager aucun effort pour approfondir nos relations avec nos alliés, les rendre plus institutionnels et plus fiables et augmenter le nombre de nos alliés dans le monde. Mais seul un État digne, souverain et apte à se défendre peut créer une possibilité réelle d’arriver à ce résultat.
Et pour avoir un État digne, souverain et apte à se défendre, nous avons besoin d'un système éducatif qui répond à toutes les normes modernes, d'une économie de haute technologie en développement dynamique, d'un complexe militaro-industriel bien établi, d'une armée puissante et de services spéciaux. Et on peut arriver à ce résultat par l’unification du potentiel pan-arménien ; par la consolidation du potentiel pan-arménien autour de la création d'un État arménien, par l'unification qui deviendra le stimulant et le garant du progrès scientifique, diplomatique et économique de notre État.
Pour résoudre ce problème pratique, nous devons être en mesure de formuler notre concept national, notre idéologie nationale, notre vision, qui formeront un accord national sur nos valeurs nationales, nos objectifs nationaux et notre stratégie nationale, qui protégeront, préserveront, développeront notre identité et l'avenir du monde moderne. Cela créera des garanties pour rendre le monde plus viable et compétitif.
Dans un avenir proche, je présenterai un projet d'un tel concept et d'une telle stratégie pour une discussion pan-arménienne.
Chers compatriotes,
Nous accueillons le 24 avril de cette année dans des conditions exceptionnelles. Le nouveau type de coronavirus nous met tous dans une situation inimaginable lorsque la marche d'avril de 55 ans avec la participation de centaines de milliers de citoyens ne doit pas avoir lieu, car c'est une condition nécessaire et inévitable pour ne pas aggraver la situation tendue actuelle.
Je voudrais tout d'abord remercier tous nos compatriotes pour leur compréhension de cette décision du gouvernement. Il convient de noter que nos compatriotes de la Diaspora sont également dans une situation similaire, et ils n’accompliront non plus des défilés traditionnels dans différents pays du monde et des événements surpeuplés, dus à l'épidémie de coronavirus.
Mais dans cette situation de crise, nous avons essayé de trouver une occasion de couvrir à une plus grande échelle les événements du 24 avril, et cette année, des millions de personnes du monde entier auront la possibilité de participer à la marche du 24 avril, car cette année, la marche aura lieu dans un espace virtuel.
Pour participer à la marche, vous devez continuer à rester chez vous, et à partir de ce moment envoyer votre prénom et nom au numéro 1915, si vous êtes en Arménie, et +374 33 19 15 00, si vous êtes à l'étranger, ce qui signifie que vos noms seront affichés de ce soir jusqu'à l'aube sur les piliers du Mémorial de Tsitsernakaberd.
La marche virtuelle commencera à 22h00 du soir, se poursuivra jusqu'à l'aube, et des milliers de vos amis et connaissances étrangers auront la possibilité d'y participer.
Chers compatriotes,
Le 24 avril est un symbole de notre unité nationale, de notre consolidation et de notre discipline depuis de nombreuses années, et aujourd'hui ce symbole doit être beaucoup plus fort, beaucoup plus visible, et je suis sûr qu'il le sera.
Et donc, vive la Liberté!
Vive la République d'Arménie,
Vive la République d'Artsakh,
Vive la Diaspora arménienne,
Et vive nous et nos enfants qui vivons et vivrons dans une Arménie libre et heureuse.
Nous nous souvenons et nous exigeons. "
