24.10.2015
Une trentaine d’éminents arménologues et spécialistes du génocide de 15 pays différents, y compris l’actuel président de l’Association internationale des chercheurs sur les génocides (IAGS) Andrew Woolford et l’ancien président de cette association Alexander Hinton, ont également participé à ce colloque de deux jours.
Le directeur du Musée-Institut du génocide des Arméniens (MIGA), docteur en sciences historiques Hayk Démoyan a prononcé un discours intitulé « «L’oubli» et la sélectivité du thème du génocide des Arméniens dans l’éclaircissement historique».
Le directeur du MIGA a noté la variété des méthodes de la politique officielle du déni du génocide des Arméniens par le gouvernement turc au cours des années, qui est de plus en plus en forme complexe. Hayk Démoyan a également évoqué les problèmes liés à l’éducation, en notant que dans de nombreux pays et y compris en Russie le thème du génocide des Arméniens est absent des manuels scolaires et universitaires. À part cela, ont été publiés des ouvrages d’information, notamment des encyclopédies par les célèbres maisons d’édition où non seulement le génocide des Arméniens est absent mais aussi y sont directement imprimées les thèses négationnistes turques. Et ainsi, les victimes sont présentées en tant que criminels.
Directeur adjoint de la MIGA Suren Manukyan a présenté un rapport intitulé «Création d'un ennemi intérieur: la représentation des Arméniens comme des traîtres dans la conscience collective des Turcs dans les années précédant le génocide». Il a noté que la présentation des Arméniens en tant que «ennemis de l’intérieur», «agents de l’Occident et de la Russie» et «traitres de l’Empire ottoman» faisait partie d’une stratégie de propagande pour s’assurer de la participation des citoyens ordinaires de la population ottomane dans les tueries pendant le génocide des Arméniens. Toutes les accusations étaient fausses, puisque la population était non seulement loyale à l’Empire ottoman mais aussi combattait héroïquement dans les rangs de l’armée ottomane.
Les intervenants ont souligné l’importance de la lutte sur les fronts académiques et éducatifs au moment où de nouveaux génocides menacent l’humanité. C’est l’un des moyens pour prévenir la répétition des génocides.