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CARACTÉRISTIQUES DES COMBATS D'AUTO-DÉFENSE ARMÉNIENNE PENDANT LES ANNÉES DU GÉNOCIDE DES ARMÉNIENS ET LEUR MESSAGE POUR LES GÉNÉRATIONS FUTURES
28.01.2022
Pendant les années du génocide des Arméniens, les Arméniens ont pu s'organiser dans un certain nombre de villes et villages d'Arménie occidentale et de l'Empire ottoman, pour opposer une résistance armée au programme génocidaire des Jeunes Turcs. Grâce à cette résistance, des dizaines de milliers d'Arméniens se sauvent de la déportation et de l'extermination, préférant mourir l’arme à la main, en dignité plutôt que d'obéir à l'ordre de déportation menant à l'abattoir.
En 1915, des combats acharnés ont menés, notamment dans les provinces de Chatakh et d’Artchèche de Vaspourakan, dans la ville de Van, chef-lieu de la province de Van, en avril-mai, en juin dans la ville de Chapine-Garahissar, en juin-juillet à Mouche, en mars-août à Sassoun, en août-septembre à Moussa-Dagh, en septembre-octobre à Urfa, Trabzon et ailleurs. Des épisodes distingués de la bataille héroïque sont les batailles de survie des Arméniens du village de Tchat dans la région de Yozgat et de plusieurs villages de Cilicie : réfugiés dans les montagnes voisines d'Agdagh et d’Amanos, les Arméniens ont opposé une résistance héroïque aux criminels turcs pendant quatre ans, jusqu'en 1918, se sauvant massacres. La série de luttes arméniennes pour la survie peut être longue.
Dans certains endroits, les Arméniens résistent pendant très peu de temps, dans certains endroits pendant des semaines et des mois, organisés ou d’une manière spontanée, armés ou avec très peu d'armes. Dans certains endroits, les batailles d'autodéfense se sont soldées par une victoire, dans certains endroits, les forces excellentes turques ont encore réussi à oppresser la résistance des Arméniens. Le phénomène est très diversifié, les évaluations sont différentes, mais une chose est évidente : souvent les Arméniens occidentaux n'ont pas été massacrés, ils n'ont pas été abattus "comme des moutons", comme nous devons parfois l'entendre de certains citoyens ignorants de la société, mais dans tous les cas possibles, ils ont essayé de protéger leur vie et leur dignité et celles de leurs familles.
Dans cette lutte pour la vie et la dignité, le rôle unique de la femme arménienne doit être particulièrement souligné. On sait que dans les conditions de la politique de persécution constante, de violence et d'enlèvements contre les chrétiens dans l'Empire ottoman, la femme arménienne a parfois dû prendre les armes et résister à l'ennemi afin de protéger son honneur et la vie de ses enfants. De nombreux cas héroïques similaires ont été enregistrés soit lors des massacres hamidiens, soit au cours des massacres à Adana et dans les environs en 1909, ainsi que pendant les années du génocide des Arméniens. Presque partout où des combats d'autodéfense ont eu lieu, les femmes ont pris une part active non seulement aux questions préparatoires et organisationnelles, creusant des tranchées, construisant des barrières, mais aussi, l’arme à la main, aux côtés de leurs maris, ont pris part aux combats proprement dits, infligeant souvent de lourdes pertes aux ennemi.
Il convient également de mentionner l’esprit combatif et le courage des adolescents arméniens prêts à résister aux massacres turcs, accompagnés de nombreux épisodes héroïques. Il convient de mentionner le détachement du village d'Apion à Trabzon, composé d'un groupe armé d’adolescents qui, dirigés par leur professeur Grigor Haroutiounian, ont combattu avec un petit nombre d'autres forces arméniennes contre le détachement de 500 hommes d'Aslan Bey, les forçant à se retirer.
L'étude des batailles d'autodéfense arménienne suggère que pendant les années du génocide des Arméniens, les Arméniens ont pu montrer une résistance organisée et les batailles héroïques se sont terminées par la victoire principalement dans les localités où les hommes arméniens avaient pu éviter la conscription dans l'armée ottomane. C'est un fait significatif, car la tâche principale du programme génocidaire des Jeunes Turcs était de détruire les forces combattives et dirigeantes des Arméniens, ce qui permettrait d’organiser facilement et sans obstacles sérieux la déportation et l'extermination planifiées de la population arménienne.
Les batailles d'autodéfense arménienne étaient très importantes, en particulier, dans 3 aspects :
1.Sans ces luttes pour la survie, le nombre de victimes du génocide des Arméniens serait incomparablement grand. Les batailles de résistance dans certains endroits, en particulier à Van, Moussa Dagh, Trabzon, laissent le temps d'obtenir l'aide des alliés pour tendre la main aux forces volontaires arméniennes, ce qui non seulement aide à sauver des dizaines de milliers d'Arméniens condamnés à mort imminente, mais assure également la survie du reste du peuple arménien.
2. Malgré l’insuffisance d’hommes combattifs et d’armes, presque partout où les Arméniens organisent l'autodéfense, grâce à leur bonne organisation et la combattivité, ils causent de lourdes pertes à l'ennemi. Bon nombre des 5 000 jeunes Arméniens qui ont survécu au génocide des Arméniens continuent de lutter contre la politique génocidaire turque dans la « Légion orientale » de l'armée française, rebaptisée « Légion arménienne » en février 1919. Tout au long des quatre années d'histoire de la Légion, les volontaires arméniens se sont à plusieurs reprises distingués par leur abnégation, contribuant grandement à leur victoire dans la guerre contre la Turquie.
3. Tout cela, à son tour, contribue à s'unir dans des batailles d'autodéfense victorieuses à Sardarapat, Bache-Aparan et Gharakilissa en mai 1918, en l'absence d'État pendant la Première Guerre mondiale, sauvant ainsi les Arméniens orientaux du génocide.
Ainsi, les batailles d'autodéfense des Arméniens ont été de véritables batailles héroïques, une lutte pour la famille, la propre vie, la dignité et enfin la foi, dans des conditions inégales. Les batailles héroïques contiennent un message unique dans l'éducation des générations futures et la formation d'un système axiologique. Il est nécessaire de souligner constamment ces pages héroïques de l'histoire arménienne, de combiner la douleur des millions de victimes innocentes avec la preuve de l'endurance et de la détermination de la nation à se battre.
Séda Parsamian
Responsable de l'organisation des expositions du musée du MIGA
Un détachement d’adolescents du village d'Apion qui ont participé à l'autodéfense, dirigé par leur professeur Grigor Haroutiounian "Houchamadian de la Fédération révolutionnaire arménienne. 1914-1925", vol. B, Los Angeles, 2001
Les enfants arméniens qui sont venus à Van d'Artamet pour combattre, peu après la bataille héroïque, en 1915. National Geographic, août 1919
L'héroïne de Fentitchag, Khatoun Tchavouche Yapoutchian Kalousdian H. G., Marache ou Guermanik, Zeïtoun, New York, 1934
Groupe de combattants d'Amanos. Les commandants Avetis Agha, Hakob Tchavouche et Aram Tchavouche sont assis au centre Archives nationales d'Arménie
Un groupe de légionnaires arméniens, 1918-1919. Musée-Institut de génocide des Arméniens
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