28.11.2019
De 18 à 22 novembre 2019, Haroutioun Maroutian, directeur du Musée-institut du génocide des Arméniens, a participé au « Forum de la démocratie de Séoul de 2019 » (2019 Seoul Democracy Forum) organisé par la « Fondation démocratique de Corée » (Korea Democracy Foundation), où il a présenté un rapport intitulé «Le mémorial et le musée du génocide des Arméniens comme outil d'éducation civique».
La Fondation démocratique de Corée a été créée pour promouvoir la démocratie en mettant en œuvre divers programmes visant à préserver la mémoire du mouvement démocratique, notamment par le biais de mémoriaux. L'une des tâches principales de la Fondation est la création et le fonctionnement du Mémorial de la démocratie et des droits de l'homme. La Fondation collecte, numérise, recherche des documents, des éléments liés à l'histoire du mouvement démocratique et organise des publications. À cette fin, le CDP se donne également pour tâche de se familiariser avec les expériences positives et négatives de la communauté internationale d'experts des musées et complexes commémoratifs. De cette façon, la société civile de la République de Corée peut apprendre, tirer des leçons des discours des experts dans le domaine. Et puisqu'il est important d'enseigner l'histoire aux générations futures, la connaissance des manifestations spécifiques des violations des droits de l'homme est considérée comme une nécessité. En particulier, en 2019 des experts des États-Unis, d'Allemagne, du Cambodge et de Taïwan étaient présents au forum et y ont intervenu avec leurs discours, et des professeurs et experts coréens figuraient parmi les intervenants.
Dans son rapport, Haroutioun Maroutian a présenté la construction du Mémorial du génocide des Arméniens et le procès du dernier demi-siècle non seulement en fonction de la préservation de la mémoire et de sa transmission aux générations futures, mais aussi comme un transfert de l'éducation civique générationnelle et des valeurs civiques fondamentales. En particulier, l'histoire de la construction du mémorial est un exemple de la lutte contre les droits de l’homme / des nations en soi, résultat de la désobéissance civile, du courage civique et du comportement à l'époque soviétique. C'est-à-dire qu'en présentant l'histoire du mémorial, l'accent est mis sur l'essence des systèmes totalitaires et la nécessité de les combattre, soulignant l'importance de la lutte pour les droits et libertés fondamentaux de l'homme, le rôle de chaque citoyen en tant qu'élément important de l'édification d'une société saine. Le rapport a également abordé le thème du patriotisme en tant que phénomène à côté de la lutte pour la démocratie, avec trois autres éléments soulignant le lien entre le passé et le présent sur le site du mémorial: trois khatchkars (croix sur pierre) dédiés aux victimes des pogroms des Arméniens de Soumgait, Kirovabad (Gandzak) et des massacres de 1988-1990 à Bakou ; parc commémoratif qui témoigne du processus de la reconnaissance internationale du génocide des Arméniens ; tombes des combattants de la liberté tués dans les combats frontaliers entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Il a été présenté comment les défilés annuels du 24 avril sur le territoire du Mémorial du génocide pendant le mouvement du Karabakh se sont transformés en manifestations de désobéissance civile. Les expositions du musée ont mis en évidence les thèmes de la violence contre les femmes et les enfants pendant le génocide, en tant que manifestations des atteintes de masse et de violations des droits humains.
Les discours et discussions lors du forum ont déjà été publiés dans des recueils distincts (coréen et anglais), filmés et seront mis en ligne au fil du temps.