30.09.2017
Lors de la Première guerre mondiale, l’écrivain américain Ernest Hemingway (1899-1961) partit pour l’Europe où il fut gravement blessé. En septembre 1922, en tant que correspondant du journal canadien
Toronto daily star, il partit pour la Turquie.
En septembre 1922, les troupes kémalistes incendièrent les quartiers arméniens et grecs de Smyrne. L’incendie intentionnel de la ville fut destiné à intimider la population chrétienne, ce qui les obligea à l'abandonner pour toujours. Les quartiers furent couverts des cadavres de dizaines de milliers d'Arméniens et de Grecs. Beaucoup d’entre eux essayèrent de trouver le salut dans des navires de guerre anglo-italiens et américains ancrés dans la mer, qui devinrent observateurs des massacres.
Les atrocités du gouvernement turc, les souffrances des Arméniens et des Grecs à Smyrne impressionnèrent l'écrivain. Dans le recueil de nouvelles « De nos jours » écrit en 1925, Hemingway dédie une histoire à Smyrne. Dans cette nouvelle intitulée « Sur le quai de Smyrne », Hemingway écrit :
« ... Il est impossible de les convaincre de donner les enfants morts. Pendant six jours, ils gardaient les enfants morts et ne les donnaient pas. Nous ne pouvions rien faire. Nous étions obligés de les emporter ... Ils étaient tous là, dans la falaise, la scène était différente, pas comme lors du tremblement de terre, c’était une autre chose. Ils ne pouvaient jamais comprendre les Turcs. Ils ne savaient pas ce qu'un vieux Turc pourrait faire à chaque seconde ...
... Je ne peux pas oublier le port de Smyrne. Qu’il n’y avait qui nageait dans ses eaux? Pour la première fois dans la vie, j'ai passé des nuits dans les cauchemars. Les femmes accouchées n'étaient pas aussi terribles que celles qui avaient des enfants morts. C'était plus facile avec eux… »
En 1954, Ernest Hemingway remporte le Prix Nobel de littérature.