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Actualités

Érudits juifs sur le génocide des Arméniens et l'agression contre l'Artsakh


31.01.2023


Au début du XXe siècle, la mise en œuvre sans entrave du génocide des Arméniens dans l'Empire ottoman et l'absence d'élimination de ses conséquences ont ouvert la voie à la mise en œuvre d'autres génocides, dont l'Holocauste.

Et la question de la prévention et de la condamnation à la fois du génocide des Arméniens, de l'Holocauste et d'autres génocides a d'abord été soulevée par les milieux intellectuels. Par exemple, l'avocat juif polonais Raphael Lemkine est le scientifique qui a créé le terme « génocide » pour définir ces crimes, ainsi que pour créer des mécanismes de punition et de prévention.

Et bien qu'aujourd'hui l’Israël refuse officiellement de reconnaître le génocide des Arméniens, de nombreux intellectuels juifs affirment qu'en tant que peuple ayant vécu le traumatisme du génocide, les Juifs ont l'obligation morale de reconnaître et de condamner ce terrible crime commis contre le peuple arménien, et appellent en conséquence au gouvernement israélien de reconnaître le génocide des Arméniens.

De plus, ils considèrent que la question de la justice historique est plus importante que la dépendance de cette question aux relations de l’Israël avec la Turquie et l'Azerbaïdjan. En outre, les intellectuels affirment que la reconnaissance du génocide des Arméniens sera également une étape importante dans la promotion de l'éducation et de la sensibilisation à l'Holocauste, ainsi que dans la lutte contre le génocide et d'autres atrocités de masse dans le monde.

Il convient également de noter que pendant la phase ardente de la guerre déclenchée par l'Azerbaïdjan contre l'Artsakh, en octobre 2020, des scientifiques israéliens (Ruben Amitay, Yair Auron, Israel Tcharni et d'autres) ont exprimé leur profonde inquiétude dans une lettre à leur gouvernement[1] concernant la vente d'armes à l'Azerbaïdjan ces dernières années et ont appelé le gouvernement israélien à arrêter la vente d'armes à l'Azerbaïdjan.

Dans le même temps, les scientifiques ont appelé leurs compatriotes, en tant que rescapés du génocide, à élever cette question.

Lors d'une interview accordée au site d'information « Gargoulnet », le célèbre spécialiste du génocide Israel Tcharni a posé la question suivante aux cercles dirigeants d'Israël sur le sujet : « Supposons que les nazis n'aient pas tué des Juifs, mais « seulement », disons, des Slaves, des Tziganes et des Témoins de Jéhovah, et supposons que notre bien-aimé État d'Israël ait existé ; Acceptez-vous de vendre des armes aux nazis ? »[2]

En 2021, un autre groupe d'universitaires juifs et israéliens (James Russell, Michael Stone, Yoav Loefev et d’autres.) a publié une lettre ouverte déclarant qu'ils pensaient que l'Azerbaïdjan était derrière la campagne de diffamation contre l'Arménie, et qu'ils défendaient celle-ci.

Et il est à noter qu'ils ont souligné le lien entre le génocide des Arméniens et la résistance manifestée pendant l'Holocauste. « Franz Werfel, écrivain d’origine juive, a écrit « Les quarante jours du Moussadagh », un best-seller sur la résistance armée réussie des paysans arméniens. Ce livre a inspiré à la fois nos combattants du ghetto de Varsovie en 1943, et notre Haganah, qui s'apprêtait à livrer le dernier combat près du Carmel si les nazis envahissaient l’Israël »[3].

Et cette année, parallèlement à l'aggravation de la crise humanitaire en Artsakh au milieu du blocage du corridor de Lachine, un groupe de scientifiques, journalistes et activistes israéliens a envoyé une lettre au nouveau ministre israélien des Affaires étrangères, demandant de l'aide pour prévenir une catastrophe humanitaire en Artsakh [4].

Il est également important de souligner qu'un certain nombre d'universitaires israéliens ont mené des recherches importantes sur le génocide des Arméniens, parmi lesquelles «The Banality of Indifference (Zionism and the Armenian Genocide)»[5] et «The Banality of Denial: Israel and the Armenian Genocide» [6] de Yaïr Auron et «Israel's Failed Response to the Armenian Genocide: Denial, State Deception, Truth versus Politicization of History»[7] d'après Israel Charni.

Narek Poghosyan, Ph.D.
Chercheur du Département Vahagn Dadrian d'études comparatives sur les génocides


Annotations :

[1] «Իսրայելցի գիտնականները կոչ են անում դադարեցնել իսրայելական զենքի մատակարարումը Ադրբեջանին», Սիվիլնեթ, Հոկտեմբեր 11, 2020, https://tinyurl.com/yha55r7f

[2] «Իսրայելի հայտնի մտավորականները կոչ են արել կառավարությանը դադարեցնել զենքի վաճառքն Ադրբեջանին», Ազատություն, Հոկտեմբեր 11, 2020, https://www.azatutyun.am/a/30887394.html

[3] «Բաց նամակ ի պաշտպանություն Հայաստանի եւ նրա ժողովրդի բարի համբավի», Ազգ, մարտի 21, 2021, https://azg.am/am/%D5%A2%D5%A1%D6%81-%D5%B6%D5%A1%D5%B4%D5%A1%D5%AF-%D5%AB-%D5%BA%D5%A1%D5%B7%D5%BF%D5%BA%D5%A1%D5%B6%D5%B8%D6%82%D5%A9%D5%B5%D5%B8%D6%82%D5%B6-%D5%B0%D5%A1%D5%B5%D5%A1%D5%BD%D5%BF%D5%A1%D5%B6%D5%AB/

[4] «Իսրայելի մի խումբ գիտնականներ, լրագրողներ նամակ են հղել Իսրայելի արտաքին գործերի նոր նախարարին՝ խնդրելով օգնել կանխելու հումանիտար աղետն Արցախում», Առավոտ, Հունվար 16, 2023, https://www.aravot.am/2023/01/16/1317350/

[5] Yair Auron, The Banality of Indifference (Zionism and the Armenian Genocide) (New Brunswick, N.J.: Transaction Publishers; 2000).

[6] Yair Auron, The Banality of Denial: Israel and the Armenian Genocide (New Brunswick, N.J.: Transaction Publishers, 2003.).

[7] Israel W. Charny, Israel's Failed Response to the Armenian Genocide: Denial, State Deception, Truth versus Politicization of History (Boston, Academic Studies Press, 2021).



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