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L'ENFANT ARMÉNIEN DEVENU « MOWGLI »
18.02.2016
C’est un enfant arménien retrouvé dans le désert. Privé de soins et ayant eu des conditions minimales de vie, il a vécu environ deux ans loin des humains, il s’est nourri seulement de grains, d'herbes ainsi que d'autres plantes. L’enfant était tout à fait sauvage au moment des retrouvailles, ce qui est évident de l'observation de son regard et de sa posture.
Les photos ont été prises de 1920 à 1921, à Alep par la collaboratrice du Comité américain de secours au Proche-Orient, Hélène-Marie Gérard, qui a par la suite soigné cet enfant.
Pendant les années du génocide des Arméniens, des milliers d'enfants sont devenus orphelins, perdant leurs parents et leurs proches pendant l’exode. Certains d'entre eux, rescapés des massacres commis par les turcs, avaient trouvé asile dans des lieux abandonnés et inhabités, dans des forêts, dans des zones rocailleuses, loin des populations et de la civilisation. Ces enfants, sans défense et sans protection devant les yeux de ceux qui avaient brutalement tués leurs parents, avaient vécu en compagnie d'animaux et avaient alors imité leur comportement. Ils évitaient le contact avec les humains. Certains de ces enfants avaient perdu le sens de la parole, la posture humaine et avaient retenu les caractéristiques d'animaux sauvages. Les syndicats arméniens, les institutions religieuses, les organisations de secours étrangers ont organisé une activité pour sauver de la mort inévitable les arméniens ayant survécu au génocide. Ces organisations ont recueilli des milliers d'enfants, devenus orphelins à cause du génocide, parmi lesquels il y avait parfois de véritables mowglis.
« Lorsque je suis venu ici [Van], dans toutes les maisons se trouvaient des cadavres d'arméniens. Les Turcs les avaient brutalement traités... On avait retrouvé et tué certains, d'autres étaient morts de faim ou de maladies. Certains arméniens se cachent maintenant dans des grottes et dans des forêts. Il y a beaucoup d'enfants sauvages orphelins parmi eux. Mes infirmières ont vu récemment un tel enfant, ont essayé de capturer en vain. Il était entièrement nu et dès qu’il a noté la présence de gens, il s’est caché tel un sauvage, de manière à ce qu'il a été impossible de le retrouver. Le commandant local a réuni un détachement de soldats arméniens pour grimper dans les montagnes, et y chercher et trouver des enfants sauvages. Certains sont déjà été retrouvés et confiés au commandant. Je les ai vus… c’est une vision horrible, avec leurs les ventres gonflés, ne leur restant que la peau sur les os… et ayant de telles façons sauvages que, si on leur tend la main, ils la mordront comme s'ils étaient des bêtes ».
Kristina Sémina, sœur de charité russe au front caucasien, Van, 1915
La source de la photo : collection de l'Union générale arménienne de bienfaisance
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