13.02.2016
Cet enfant de la photo a «goûté» toute l'essence de la cruauté inhumaine encore très jeune. Les horreurs du génocide, comme les blessures qui ne guérissaient pas, ont accompagné Mucheghik pendant toute la vie en lui rappelant chaque instant des jours et des moments terribles de son enfance.
Les preuves de la «punition» inhumaine que Mucheghik a souffert, sont même visibles sur la photo prise un an plus tard de l’événement, où il démontre ses mains avec les cicatrices profondes.
Moucheghik est né en 1907/1908 au village Diza (province de Van), dans la famille de 14 personnes. Seulement lui et sa mère Beyaz Badalian ont survécu. Le père de Moucheghik, Hovsep, et ses trois oncles, Hmayak, Hakob et Garabed, ont été tués au chemin de Bachkalé en tant que amelé Taburi (soldats du bataillon de travail) après la mobilisation de 1914.
Au printemps 1915, les militaires turcs ont rassemblé les garçons à l’âge de 5 à 10 ans du village de Diza par l'ordre de Khalil Bey et les ont sauvagement tués près du village. La mère de Mucheghik s’est adressée à une connaissance ancienne, l’officiel turc (youzbachi), avec la demande de sauver ses deux fils Smbat et Mouchegh. Il est tombé d’accord pour la protection des enfants à condition d'accepter la proposition d’apostasie.
À la même période, un Kurde, en écoutant le nom arménien de Mouchegh, a cloué brutalement ses mains sur le bois.
En 1915, parmi les déportés de Van des dizaines de milliers d'Arméniens étaient aussi Beyaz et ses trois enfants Smbat, Mouchegh, Aregnaz. Pendant l’exode, à Salmast, le fils cadet de Beyaz-Smbat- est mort. Aregnaz est morte aussi peu de temps après que la famille s’installe à Bakou.
« Le youzbachi turc trouve mon fils au moment de la libération des enfants et en retirant les clous le laisse. Mon fils est venu à la maison en pleurant et en sang ».
Beyaz Badalian, survécue au génocide des Arméniens.
La source de la photo : collection des Archives nationales d'Arménie