19.09.2018
La photo représente le panorama de Smyrne lors du Grand incendie du 13 au 22 septembre 1922. Smyrne qui était connu parmi les Turcs comme ‘’giaour Izmir’’, s’est transformé en cendres et en ruines pendant quelques jours. Des dizaines de temples et d’établissements chrétiens ont été détruits. Après cet incendie les quartiers de la ville ayant de beaux bâtiments grecs et arméniens ont été ruinés.
Le 9 septembre après l’entrée de l’armée kémaliste à Smyrne ont commencé les massacres des Arméniens. Les kémalistes construisant un nouveau Etat sur les ruines de l’Empire Ottoman avaient pur but d’abolir totalement les thraces de la présence chrétienne, d’exclure leur retour en temps de paix.
Le 13 septembre l’incendie s’empare des quartiers arméniens et grecs de la ville. Cela continue sans être interrompre pendant plusieurs jours. L’incendie est accompagné d’un massacre de civils, de femmes, d’enfants et de personnes âgées. Les chrétiens qui ont survécu à ce désastre étaient forcés de quitter pour toujours leur ville natale.
La plupart des habitants arméniens et grecs s’accumulaient dans le territoire côtier. Les soldats turcs avaient bloqué le port laissant les réfugiés sans nourriture ni eau. Beaucoup d’entre eux sont morts de faim et de soif, les autres se sont suicidés en se jetant dans la mer. Tout cela se déroulait devant les yeux des Alliés: ils se tenaient dans le port et n’intervenaient pas. Près de 100 000 à 150 000 Arméniens et Grecs ont été victimes du désastre de Smyrne.
La photo est prise juste du pont de l’un de ces bateaux.
«Quand je suis arrivé à Smyrne, au bord il y avait 250 000 personnes regroupées : des gens malheureux, souffrant et criant. Des femmes battues dont on avait déchiré et enlevé les vêtements, des familles séparées et tous pillés sans exception».
Esther Lovejoy, collaboratrice de la Croix Rouge américaine
Source de la photo: collection du Musée-institut de Génocide arménien