26.10.2018
Sur la photographie sont de jeunes filles libérées de la captivité islamique, exposant une banderole avec l’inscription suivante: « Nous sommes des sœurs de deuil ».
Cette photographie représente de jeunes Arméniennes qui, ayant survécu le même sort amer, se sont réinstallées sur leur terre natale, après avoir subi de nombreuses et de différentes épreuves des années de suite.
Durant les années du génocide arménien de nombreuses Arméniennes, déportées vers les déserts de Syrie et de Mésopotamie, ont été enlevées en chemin par des soldats de l’armée ottomane, des bandes de Kurdes et de Bédouins. Toute tentative de résistance menait inévitablement à la mort.
Après la Première Guerre mondiale, de nombreuses organisations arméniennes et des missionnaires étrangers ont aidé les femmes et les enfants arméniens à se libérer de la captivité islamique.
Une missionnaire danoise, Karen Jeppe, a eu un apport considérable dans la récupération des femmes et des orphelins arméniens. En tant que haut-commissaire à la Société des Nations, elle a eu la possibilité d’accomplir librement sa mission. K. Jeppe avait pour devise: «une pièce d’or pour un Arménien» afin de récupérer les femmes et les enfants. Elle a réussi à sauver près de 400 Arméniennes des harems. Grâce à Karen Jeppe, plusieurs villages du nord-ouest de la Syrie sont devenus des refuges pour ces femmes, comme par exemple le lieu dit « Meydan » d’Alep, Tel ul Abyad, Tel Arman, Tel Simen et Abu Tina et d’autres villages.
« …quand les autorités ottomanes ont donné l'ordre de déportation, de fait, elles ont proscrit toute une race ; elles l’entendaient bien ainsi et, en me parlant, ne cherchaient pas à le cacher. »
Henry Morgenthau, ambassadeur des États-Unis dans l’Empire ottoman (1913-1916)
Source de la photographie : collection des Archives nationales d’Arménie