Nikki Marczak est une spécialiste du génocide. Elle est chercheuse indépendante à l’Institut de l’Holocauste et du Génocide de l’Australie, membre de l’association internationale des spécialistes du génocide. Nikki a participé à la manifestation du 100ème anniversaire du Génocide des Arméniens organisée par la communauté arménienne à Melbourne où elle a prononcé le discours principal. Elle a fait un Master pour l’étude de l’Holocauste et du Génocide.
Maintenant Nikki travaille sur quelques articles dédiés au Génocide des Arméniens. Elle fait une analyse comparative entre les femmes arméniennes pendant les années du Génocide et les femmes yézidies de l’Irak dans leurs épreuves tragiques.
-Bonjour Nikki, je suis ravie de vous voir au MIGA. Vous êtes la première Australienne qui a reçu la bourse Lemkin. Que pouvez-vous raconter de votre étude ? Est-ce que l’étude au MIGA était avantageuse pour vos études sur le Génocide des Arméniens ?
-Je suis intéressée particulièrement par deux domaines du génocide. Le premier : comment les femmes arméniennes ont résisté au génocide ? Elles se défendaient contre les bourreaux en gardant leurs traditions culturelles, elles aidaient l’une à l’autre à survivre ainsi qu’à susciter la fierté et la dignité en leurs enfants contre l’antihumanisme terrible qu’elles subissaient. Le second : Je m’intéresse comment le génocide influence sur les nouvelles générations ? Que pensent les descendants des histoires de telles défenses et qu’est-ce qu’ils ressentent en sachant de tel comportement de leurs grands-parents ou arrière grands-parents ? La bourse de Lemkin m’a permis pas seulement d’étudier des livres et des témoignages non publiés mais aussi j’ai eu la possibilité de parler avec les descendants des survivants. Ils m’ont raconté des histoires incroyables de l’endurance. Beaucoup d’entre eux ont même noté qu’ils avaient devenus plus forts des histoires de leurs grands-mères ou de leurs grands-pères. Je veux remercier à tout le monde qui a partagé ses mémoires et ses histoires familiales avec moi.
-Vous faites une analyse comparative entre les femmes arméniennes pendant les années du Génocide et les femmes yézidis de l’Irak dans leurs épreuves tragiques. Racontez s’il vous plait un peu de votre étude.
-Depuis 2014 le génocide contre la communauté yézidie perpétré par l’État islamique a quelques similitudes avec le Génocide des Arméniens. Les massacres des hommes et des vieillards, l’enlèvement des femmes et des enfants, le convertissement à l’islam, les violences sexuelles, le trafic ont été commis par le gouvernement de l’Empire ottoman contre la population arménienne. Les Yézidis et les Assyriens ont été aussi ciblés il y a 100 ans et à Erévan il y a des monuments dédiés à leurs victimes que j’ai visitées.
Je suis sûre que nous devons tirer des leçons de l’étude du crime turc pour un approche convenable contre le génocide des minorités religieuses perpétré pat l’Etat islamique. C’est pour cette raison que j’ai dédié un chapitre de ma thèse aux crimes contre les femmes. Je travaille avec les organisations yézidies pour qualifier les crimes de l’Etat islamique de génocide et pour faire assumer la responsabilité aux criminels.
-Est-ce qu’un mois était suffisant pour vous ?
-Pendant ce temps au MIGA, je visitais des expositions, je rendais hommage aux victimes au Complexe commémoratif, je lisais des livres dans la bibliothèque et dans les archives et enfin je prenais chaque matin du café et je goûtais des gâteaux avec mes collègues arméniens. En parallèle des rencontres avec les descendants des survivants, j’ai parlé aux spécialistes du génocide qui étudiaient les différentes domaines de cette histoire terrible. J’ai également parlé aux journalistes, aux anthropologues, aux photographes et aux autres. Les différents spécialistes ont partagé leurs expériences et j’ai appris beaucoup de chose. J’ai eu l’occasion de rencontrer les représentants des minorités (juives, yézidies, assyriennes) qui croyaient que leur maison était l’Arménie. En générale, je remporte avec moi beaucoup d’information en Australie et j’espère de préparer un article pour le journal du MIGA.
-Quels étaient vos attends quand vous vous êtes adressez pour la bourse de Lemkin ?
- Quand j’ai présenté ma candidature, je savais que la littérature du musée me permettrait de comprendre mieux ce qu’il était impossible du loin. J’ai rencontré l’hospitalité arménienne, je me suis étonné de voir que les gens étaient toujours prêts de m’aider. La promenade avec les autochtones avait autant de valeur que la lecture dans la bibliothèque.
-Comment sont vos impressions de notre pays ainsi que du personnel du MIGA ?
-Je quitte l’Arménie comme si je quitte le foyer natal où on m’a accueilli avec la chaleur et où j’ai fait beaucoup de connaissances et l’amitié. Je suis venue en Arménie pour étudier profondément les témoignages des survivants et j’ai découvert beaucoup concernant les violences des femmes pendant le Génocide. J’ai aussi beaucoup appris de l’Arménie, son histoire ancienne, les rues d’Erevan, les montagnes et collines verts, la chaleur des gens. Du Cascade jusqu’aux fontaines dansantes, De Noravank jusqu’à Tatev et ailleurs. Je remporte un peu d’Arménie dans mes souvenirs.
-Et encore une question que nous posons à tous nos boursiers. Que vouliez-vous changer de ce programme ?
-Un mois et très cours pour s’intégrer dans un nouveau pays et dans un nouveau personnel. Dès que je me suis intégré à Erévan, j’ai connu la localité et organisé mon quotidien au musée, le temps s’est terminé. J’aimerais rester plus longtemps et lire beaucoup de témoignages, faire beaucoup d’entretiens, de rencontrer encore les descendants des survivants et renforcer mes liens avec les collègues du musée et dans les autres établissements.
-Merci, Nikki.
© Armenian Genocide Museum-Institute.