Timothy a étudié les sciences politiques à l'Université de Mannheim (Allemagne), ensuite il a étudié la politique comparative à l’école de l’économie et de la politique de Londres (Grande Bretagne). Aujourd’hui il est un chercheur au Centre de recherche des conflits, (Université de Marburg) et il écrit sa thèse de doctorat à l'Université Libre de Berlin sur le micro dynamique de la participation au génocide. Il reçoit une bourse de la Fondation Heinrich Boll pour ses recherches.
Timothy Williams est un chercheur britannique et spécialiste de science politique. Dans son travail il aborde la sociologie, la psychologie sociale, l'histoire, l'anthropologie et la criminologie. Au centre des recherches de Timothy Williams sont le conflit dynamique et la sociologie politique des conflits. Il a principalement étudié les grands et les petits génocides. Il étudie également les approches méthodologiques novatrices pour l'étude des phénomènes sociaux. Il a fait des recherches au Cambodge, en Arménie et en Thaïlande. Il est impliqué dans plusieurs projets internationaux.
- Bonjour, Timothy. Qu’est-ce que vous pouvez nous raconter de votre recherche, et est-ce que cette période de recherche au MIGA vous a aidé à améliorer votre connaissance du génocide des Arméniens ?
- Au cours de mes recherches, j'étudiais les motivations des personnes qui ont participé au génocide, lors de la mise en œuvre de la micro dynamique. J’ai réuni la littérature sociale, psychologique, sociologique, politique, anthropologique et criminologique et les études et les événements historiques importants de l'Holocauste et du génocide de Rwanda de 1994 et je les ai mis tous ensemble dans un modèle global, dont la principale question était « pourquoi les gens prenaient part au génocide ? ». Ce modèle identifie les différentes motivations, ce qui facilite les facteurs et les conditions contextuelles qui poussent ensemble l'homme pour participer au crime. J'ai déjà expérimenté ce modèle au Cambodge en faisant des interviews avec les anciens officiers du personnel Khmers rouges, et faisant attention aux témoignages des criminels en Arménie.
L'étude vise à savoir si ce sont les dynamiques similaires qui poussent les gens à participer aux nombreuses situations différentes ?
Alors que j’étais au musée, j’ai pu examiner quelques-unes des sources de mes expériences, pour comprendre les motivations des criminels turcs et kurdes lors du génocide des Arméniens. La dynamique que j’ai étudié au MIGA m’a vraiment aidé et m’a montré que, durant cette période, il y a eu des motifs similaires, tels qu'ils existaient pendant l'Holocauste, au Rwanda et au Cambodge.
- Est-ce qu’un mois était productif pour vous ?
-Oui, ce mois était tout à fait productif pour moi. J’ai pu beaucoup lire et je me suis aidé à comprendre beaucoup de choses sur le génocide des Arméniens, qui étaient auparavant inconnues pour moi.
- Quelles étaient vos attentes lorsque vous avez décidé d'apprendre la science de Lemkin ?
- J'espérais que je pourrais voir les textes (des journaux, des mémoires, des lettres ou analogues) écrits par les criminels turcs et kurdes, mais très bientôt j’ai su qu’il n’y en a nulle part, ainsi que dans les archives du MIGA. Bien qu'il ait été décevant, il m'a donné l'opportunité d'être créatif et penser à ce que d'autre pourrait m’intéresser à étudier, à essayer comprendre mieux la dynamique de l’époque d’un autre point de vue que je pensais au début.
- Qu'est-ce que le programme de Lemkin vous a donné? Quelles sont vos impressions?
J'ai pu apprendre beaucoup de choses sur le génocide, ainsi que découvrir la vie en Arménie après le génocide. C’était un grand honneur d'être en Arménie en 2015, au début du centième anniversaire du Génocide des Arméniens, et de voir comment le pays peut se battre en ayant une telle histoire tragique. C’est une expérience déprimante et profondément passionnante.
- Et une question que nous posons à tous nos diplômés du programme Lemkin. Qu’est-ce que vous voudriez changer dans ce programme ?
- Je me suis senti qu'il était dommage que presque pendant le temps je travaillais avec des manuscrits en coopérant seulement avec une ou deux personnes. Il serait agréable d'interagir avec le personnel du MIGA, pour que tout le monde sache quelles recherches je faisais. Je contacterais facilement des autres, je saurais que j’ai pu rendre quelque chose au collectif du MIGA.
- Je vous remercie, Timothy.
© Le Musée-Institut du Génocide Arménien (MIGA)